Paris,
le 25 juin 2003
NOTE DU
SNEP A PROPOS DU PROJET DE REFORME DU CAPEPS EXTERNE
Nous voudrions ici attirer l'attention des
décideurs sur quelques points déterminants du dossier CAPEPS.
Ils peuvent, à nos yeux, constituer des éléments
d'aide à la décision.
Le CAPEPS - son rôle structurant
Qu'on raisonne en amont ou en aval du concours, on est obligé d'admettre
que le CAPEPS a toujours joué un rôle structurant pour l'EPS.
Historiquement, il a joué un rôle déterminant dans l'émergence
de la discipline universitaire STAPS, il continue de peser favorablement
sur l'évolution du cursus même si son poids est relatif aujourd'hui.
S'agissant maintenant de l'EPS, de l'état de crise quantitative et
qualitative que traversent les formations STAPS, le CAPEPS est l'espace
et le temps où se définissent concrètement (en dehors
des programmes scolaires) la discipline et la professionnalité des
enseignants d'EPS. Il faut ajouter que l'EPS n'existe pas comme discipline
universitaire. Le CAPEPS, matériellement et symboliquement, entretient
un rapport extrêmement fort à la profession. Il est en quelque
sorte " identitaire " pour les professeurs d'EPS.
Coût et lourdeur
Puisque la question du coût de ce concours est récurrente et
hante l'esprit de certains, il vaut mieux aborder franchement cet aspect
des choses. Elle est d'ailleurs souvent couplée à celle de
la " lourdeur " excessive du CAPEPS.
Nous pouvons apporter une première réponse à cette
double accusation. On la trouve pour une part dans les arguments évoqués
dans le paragraphe précédent. C'est dans l'histoire singulière
de ce concours qu'on peut repérer des éléments explicatifs.
De façon complémentaire et sur le problème du prétendu
coût important du CAPEPS (a-t-on à cet égard des éléments
comparatifs ?) plusieurs réflexions s'imposent :
- D'abord la formation du professeur
d'EPS est un investissement… à long terme, pourrait-on
dire. L'actualité nous fait d'ailleurs penser qu'il le sera
de plus en plus à long terme. Quelle dépense engagée
dans le CAPEPS 2003 pour chaque lauréat dans la perspective
d'une carrière qui se prolongera jusqu'en 2046.
Puisqu'on aborde le coût de la formation (pour le SNEP, le CAPEPS
est simultanément un contenu de formation déterminant
et une procédure de recrutement) nous nous permettons d'apporter
ici quelques chiffres vérifiables auprès des administrations
compétentes.
- S'agissant du cursus STAPS, là où se
forment les futurs professeurs d'EPS, alors que les STAPS font partie
du groupe " sciences " (dont le taux moyen d'encadrement est d'un enseignant
pour 16 étudiants) le taux d'encadrement des étudiants
se destinant éventuellement au professorat d'EPS est d'un enseignant
pour 25 étudiants (Rappelons au passage que le taux moyen d'encadrement
toutes disciplines confondues est de un enseignant pour 19 étudiants).
- S'agissant maintenant du coût
de formation pour la préparation aux différents CAPEPS,
selon des sources officielles, la dépense par étudiant
et par discipline varie de un à quatre (de 0.46 en EPS à près
de 1.60 en biologie en passant par 1.22 en mathématiques). L'EPS
(au concours particulièrement lourd dit-on) est donc une nouvelle
fois bonne dernière sans que personne ne s'émeuve particulièrement
de cette sorte de discrimination. Vous comprendrez dans ces conditions
combien nous sommes sensibles à l'argument du coût du CAPEPS.
Ceci d'autant que depuis 1980 les réformes successives qui ont
réduit la richesse du concours ont toujours été dans
le sens de recherche d'économie.
Rappel des principales propositions
- C'est dans ce cadre qu'aujourd'hui
nous vous demandons par rapport au projet qui nous a été communiqué de
bien vouloir accepter le rétablissement dans le CAPEPS d'une épreuve
de spécialité articulant une prestation physique et
un entretien. (nous en faisons une priorité).
- Par ailleurs, acceptant de passer de
cinq épreuves physiques à trois dans nos propositions,
nous vous demandons d'inscrire une troisième épreuve physique
dans la réforme qui s'annonce.
- Enfin, nous attirons votre attention
sur la nécessité d'avoir à redéfinir de
la façon la plus précise et la plus riche possible chacune
des épreuves du concours afin qu'elles soient clairement identifiée
dans leurs contenus et leurs objectifs. Cela vaut pour les épreuves
d'admissibilité comme pour les épreuves d'admission. Chacune
doit apporter une contribution particulière à la formation
du professeur d'EPS. Toutes visent un premier niveau de qualification.
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